« Derrière toute crise, il y a un monde qui change et qui ne sera plus jamais comme auparavant… Cette déclaration, faite par un homme politique belge au parlement européen, est lourde de sens. Nous en mesurons tout le poids depuis quelques années. Notre industrie ne se porte pas bien, celle même qui, quelques années auparavant faisait la fierté de notre pays, et pouvait nourrir des communes entières. Les médias nous assomment de ces plans sociaux qui touchent nos grands groupes industriels, mais qu’en est-il de nos petites entreprises, les anonymes, les esseulées du monde boursier. J’en ai visité une, « clandestinement » puisque ses portes sont fermées depuis 7 ans et que son accès y est désormais proscrit. Une petite entreprise, qui, contrairement à ce que dit la chanson, a bien connue la crise. Les murs sont encore là, mais plus pour longtemps, les objets, les outils de travail sont encore là eux aussi, livrés un temps aux chats errants et aux artistes en herbe. J’ai eu cette sensation que tout était resté sur place, et que l’homme avait déserté ce monde brutalement, comme terrassé par un virus foudroyant. Et le silence… »
5 mars 2015
Emmanuel Ferrand, Photo