Anthony Rougier, 42 ans, je suis enseignant et je suis installé à Marseille depuis près de six ans. C’est l’histoire classique d’un grand-père marseillais monté à Paris et , soixante dix ans plus tard, d’un petit fils parisien qui redescend vers ses racines, vers la lumière, vers la mer, vers Marseille.
La photographie est quasiment un atavisme familial. Tout le monde photographie. Oncle, père, frère. Mon frère est photographe professionnel et mon adolescence a été bercée par les longues attentes de mon père pour avoir la bonne lumière sur les toits des églises des îles des Cyclades ou sur les stries des ravins du Grand Canyon du Colorado. C’est surement pour cela que je ne photographie jamais de paysages… J’ai commencé à photographier il y a près de 25 ans lors d’un premier voyage initiatique autour de l’Europe. Je me souviens encore de l’étonnement de mon frère devant le tirage d’une image de rue du vieux Prague. Elle était cadrée, dans les tons. Ma nécessité de photographier était née.
Mes photographies oscillent donc entre des lieux et des gens aperçus pendant mes voyages et, une autre photographie, plus protéïforme et difficile à catégoriser, axée sur une thématique centrale, l’Homme dans son espace vécu.