Pour la rentrée 2018, le collectif est accueilli par Rétine le Lieu, un laboratoire-galerie bien connu des marseillais.

L’exposition est également l’occasion d’une présentation de la revue Halogénure qui publie son numéro 3.

« Qu’elle soit personnelle ou universelle, que l’on puisse en hériter ou l’acquérir, qu’elle soit figée ou puisse être façonnée par le travail, la réflexion ou la contemplation au cours de la vie, ou même qu’elle soit toujours la même et qu’elle ne fasse que transmigrer ; malgré les ajouts, les retranchements ou les nuances que l’on puisse y apporter, rien ne peut changer la définition première de l’âme, et rien, tant qu’elle existe, ne peut lui faire lâcher son ancrage dans le présent et dans la chair de celui qu’elle habite.

Tout ce qui est incarné, tout ce qui peut se mouvoir sous l’effet d’une volonté autonome, tout ce qui peut être au monde et se trouver en capacité de le percevoir, de l’interpréter, de le rapporter, possède une âme. Dissipé entre la pesanteur de la chair ; ses désirs, sa tyrannie, ses contingences, et l’aspiration à l’élèvement de son esprit, l’animal raisonnable passe une part considérable de son existence à tenter de concilier, souvent en vain, les deux partis.

La proposition faite par les membres du collectif Soon explore, à travers les perspectives individuelles, cette préoccupation propre à l’Homme de s’interroger sur les liens tissés entre âme et chair, sur ses manques, ses troubles, ses entre­deux, ses réalités et ses traces. Sans occulter pour autant ce et ceux qui nourrissent, soulagent, allègent l’âme ; et in­fine, en apaisant le corps qui l’héberge, rend sa captivité plus supportable. Peut­être dans l’espoir de la dissuader d’un quelconque plan d’évasion prématurée. »