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Historien de l’art et archéologue de formation, je suis venu à la photographie argentique pour me confronter à la pratique d’un art sur lequel j’ai beaucoup entendu discourir, en oblitérant trop souvent la question jugée triviale des choix techniques. Il me semblait pourtant, intuitivement, qu’elle était d’importance. Comme je souhaitais aussi mieux savoir de quoi je tentais de parler moi-même, je m’y suis mis.

 

Avant cela je pratiquais un peu, en numérique, essentiellement à des fins documentaires ou récréatives, en commettant toujours les mêmes erreurs, sans jamais vraiment identifier leurs causes ni chercher à y remédier. J’étais jeune et idéaliste, je croyais en la toute puissance du logiciel.

La découverte de l’argentique a été vécue comme un retour aux fondamentaux ; une remontée  ludique aux sources mêmes de la photographie.

Il ne s’agissait au début que de parcourir la gamme des possibles ; d’apprendre à maîtriser un peu la prise de vue, le développement, le tirage, les opérations qui précèdent ou suivent. En bref, de devenir un amateur complet.

La vérité qui m’a alors frappée est que cette photographie, quel que soit le statut qu’on lui dénie ou qu’on lui accorde, procure d’une part une jouissance ineffable de la lumière, d’autre part le plaisir oublié du travail sur la matière, et enfin une bonne raison d’aller au contact de ses semblables. Comme il m’en fallait justement une, j’ai continué.

 

C’est quand il a fallu commencer à nommer ce que je faisais que, pourtant prolixe comme tout ceux de mon espèce, je n’ai pas pu trouver de mot.

En une période où la plupart des productions essayent d’usurper les trois lettres de noblesse de l’Art, où une signature posée à la va-vite comme un jet d’urine sur le mobilier urbain se souhaite moyen d’expression – mais l’expression de quoi? – il m’a semblé beaucoup plus raisonnable de revendiquer pour le fruit de mes activités celui d’artefact. Ça sonne bien.

Et de ne les marquer que d’une lettre et d’un signe, servant à la fois d’initiale, de signature, et de monogramme incomplet.

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