Raphaël Arnaud, photographe installé dans la région d’Aix-Marseille depuis plus de dix ans.
La photographie est plus un hasard qu’une décision délibérée.
L’Art, dans ma tradition familiale, c’est la peinture. Jeune mes ambitions sont très imprégnée de térébenthine et d’huile de lin. Il m’en reste l’habitude de crayonner mais pas de pratique régulière. Ma rencontre avec la photo est tardive, avec l’héritage d’un appareil est-allemand et quelques films noir et blanc… et des heures non comptées dans une chambre noire.
Du simple passe-temps, la photographie devient vite mon média d’élection. Mais je perçois la photographie comme la peinture libérée de sa pesanteur.
Photographier est pour moi un éternel apprentissage. La satisfaction découle souvent d’erreurs, d’expérimentations, et étonnement la maitrise la plus poussée de l’outil offre le droit de se tromper encore plus. Et derrière les photos faciles, les vraies bonnes images mettent toujours beaucoup de temps à se révéler.
La révolution digitale a bouleversé la photographie, l’art démocratique est devenu un simple consommable. Les fichiers s’amassent sur des disques durs, dans des services cloud, sont vus et revus et finalement peu regardés.
Trouver du sens et continuer à photographier pose des questions quotidiennes. Quels anonymes sommes-nous dans le flux débordant d’images, avons-nous quelque chose à dire ou à montrer, ou sommes-nous simplement en train de flatter notre narcissisme?
L’approche de la photographie est souvent associé à un processus personnel. Pourtant c’est dans le collectif Soon que ma pratique récente a pris le plus de sens. Et beaucoup de plaisir aussi.
© Raphaël Arnaud – tous droits réservés